New In – James Brown

« Celebrate them before they die »
Tala André Marie
June 1975, James brown, the godfather,
« king of Funk »
Came to Cameroon, on that trip, he was « given » a song called HOT KOKI, from Tala, that song would become HUSTLE, on James Brown ‘s album.
Remind you of something?
Manu dibango /Michael Jackson

Tribute to Bob Marley

« Et Bob Marley chantait… »
Redemption song
Et nos voix liées
S’enlianaient à la sienne
Marronne
Plus grande que lui

C’étaient les années Fac, les années dread, les années dream, les années « Roots Rap Reggae » n’est-ce pas Samory ?
C’était moi, dans cette chambre d’étudiant à l’école de l’art de la vie, souriant à l’icône rasta à l’affiche sur le mur.
« Emancipate yourselves of mental slavery », les mots résonnent en corps, et pour toujours.
Et il est bon de se les rappeler, ces mots, en ces temps troublés.
Comme il est bon de se rappeler d’autres mots, ceux de Fanon, né martiniquais, mort algérien, qui ne cherchait rien d’autre en l’homme que l’homme : « je ne suis pas esclave de l’esclavage qui déshumanisa mes pères ». « Emancipate yourselves… », a dit le poète, prophète de Kingston.

« Et Bob Marley chantait… « 
Is this love?
Et nos voix liées
S’enlianaient à la sienne
Marronne
Plus grande que lui

C’étaient les années du boulevard de la Liberté, les années hip hop, les années new-jack, les années jam session dans le salon, ou sur le balcon quand le temps nous le permettait, on lisait à voix haute Damas, Depestre, Deleuze, Derrida, on lâchait des freestyle sur des instrus de face B, on rappait, Tupac, Lost Boyz, Mobb Deep, IAM et Solaar, et on fredonnait, en choeur avec Lauryn Hill en stéréo, « Turn your lights down low… I want to give you some love (some good good lovi’n)… »
Pour l’éternité.

« Et Bob Marley chantait… « 
No woman no cry
Et nos voix liées
S’enlianaient à la sienne
Marronne
Plus grande que lui

C’étaient les années de feu et de froid, les années d’insouciance et de prise de conscience à la fois, du monde, de ses hideurs et de ses grandeurs, humaines. C’étaient les années, d’accouchement par Césairienne des premiers textes de rage engageante, les années jamais n’arrête ton Char, « Impose ta chance, serre ton bonheur, va vers ton risque, à te regarder ils s’habitueront. », les années blanches, les années bleues, les années rouges, les années sang, les années cendres, les années avec et sans, les années loin du pater, loin du pays natal, la tête dans le « Cahier » qui m’a brûlé, les années « Fureur et mystère », les années révolutionnaires.

« Et Bob Marley chantait… »
I shot the Sheriff
Et nos voix liées
S’enlianaient à la sienne
Marronne
Plus grande que lui


C’étaient les années solidaires, si j’ai un peu tu as un peu, si j’ai beaucoup tu as beaucoup, les années galère, les années Gatsby, les années junk food, les années foot, les années folles, années « frivole la vie est une fête de ouf », les années sans couvre-feu, les années fun, les années 9 de coeur à découvert, les années sans masques, les années sans casques, les années belles, années rebelles, les années phare, far away from home les années sans passé ni futur, années au présent plus qu’imparfait mais au présent quand même, les années carpe diem, les années marche et rêve.

C’était il y a quarante ans, un 11 mai à Miami.
La vie de Robert Nesta Marley s’est arrêtée, mais celle de Tuff Gong continue, Bob enchante encore nos âmes, nous chante en corps, pour toujours, « Get up, stand up ! », et ma voix déliée, définitivement s’enliane à la sienne, marronne, sa voix plus grande que lui.

Emancipate ourselves.

MAOB

Texte de Marc Alexandre Oho Bambe dit Capitaine Alexandre